Même joueur joue encore

Vous-êtes vous déjà réveillé, un matin, avec une clairvoyance si foudroyante que la sueur sur votre lèvre supérieure avait un goût inédit, un mélange de frayeur, de rancoeur et de comment ai-je pu être si stupide ? Un peu comme un rêve qui explique tout, une vision qui vous donne les clés d’un scénario jusque là flou.

Il y a quelques mois de ça, j’ai réalisé que j’avais été entraînée bien malgré moi dans une partie de poker endiablée où j’allais laisser des plumes. Je n’ai jamais rien compris au poker, ni aux rouages qui entraînent la marche d’un bon mensonge. Je n’ai pas de poker face, je suis incapable de bluffer. Les jeux de faux ne m’intéressent pas. La manipulation à n’importe quel degré me fait horreur et me terrorise autant que la perspective d’une invasion zombie (oui je suis une personne très rationnelle).

J’imagine que c’est ce qui rend les choses si faciles pour toutes ces personnes mal-intentionnées, les manipulateurs, les pervers narcissiques, les menteurs, les harceleurs d’entrer dans ma vie, d’entamer une jolie valse en trois temps qui me donne le tournis, me fait rire aux éclats le temps d’une illusion, d’un tour de passe-passe, et de me détrousser pendant que je regarde ailleurs, pour enfin me retrouver seule, au milieu de la piste de danse avec tous les yeux rivés sur moi.

Comme elle est naïve.
Comme elle est idiote.
Elle ne sentirait pas un cadavre en décomposition s’il était sous son nez.
Elle ne verrait pas la pourriture gagner ses murs même si sa toux se faisait de plus en plus lourde, de plus en plus rauque.

Et quand finalement je me réveille de ce long cauchemar avec une belle gueule de bois, autour de moi il n’y a plus rien. Que du pourri, du moisi qui ronge mes murs et sent le renfermé. Et moi je me creuse, j’enlève ces parasites de manière chirurgicale à chaque réveil, je cure le mal et l’envoie moisir ailleurs, hors de ma vue.

Je sais qu’il est toujours là, quelque part, qu’il gagne du terrain. Je sais qu’il est possible que j’en respire encore les spores, de temps à autre.

Mais j’ai vu le mal. Je connais désormais son vrai visage.

 

Photo by Inês Ferreira on Unsplash

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